Bref histoire du camp Spirit Lake

Au Canada, lors de la Première Guerre mondiale, 24 camps d’internement ont vu le jour. Quatre d’entre eux se retrouvaient au Québec (Montréal, Beauport, Valcartier et Spirit Lake). Parmi ceux-ci, le camp Spirit Lake en Abitibi-Témiscamingue accueille environ 1 200 détenus, ainsi que 150 femmes et enfants, ce qui représente 85% des personnes internées de la province.

Crédit : https://anecdoteshistoriques.net/2013/07/25/les-camps-de-concentration-du-quebec-cicatrices-de-guerre/

Camp Spirit Lake
Secteur de La Ferme, Trécesson, Abitibi (1915-1917)

Au début de la Première Guerre mondiale, de nombreuses questions surgissent concernant les personnes de nationalité « ennemies » qui vivent sur le territoire canadien. Le 22 août 1914, le gouvernement fédéral adopte la Loi sur les mesures de guerre ce qui lui confère plus de pouvoir dont ceux de suspendre certaines libertés civiles et imposer des lois sans nécessairement obtenir l’appui du Parlement. Le 15 août 1914, avec la publication de la Proclamation concernant les immigrants d’ascendance allemande ou austro-hongroise le gouvernement canadien se donne le droit d’arrêter et d’interner toute personne « soupçonnée » d’espionnage ou d’acte de nature hostile envers l’État.

Entre 1914 et 1920, seront créés 24 camps d’internement, dont quatre au Québec, qui enfermeront plus de 8 500 individus, majoritairement de nationalité ukrainienne. Le camp d’internement Spirit Lake, en opération de 1915 à 1917, fut établi dans le secteur de La Ferme de la municipalité de Trécesson, soit à environ 8 km de la ville d’Amos en Abitibi. D’ailleurs, il a été l’un des deux seuls camps canadiens à accueillir les familles des prisonniers. Ainsi, c’est 1200 hommes et 150 femmes et enfants (n’ayant commis aucun méfait) qui ont été privés de leurs biens, de leur liberté, déportés par train au milieu de la forêt boréale. Lors de l’internement, les prisonniers devaient surtout s’occuper de défricher, de construire et d’entretenir les bâtiments et les aires de circulation. Ils devaient aussi veiller à s’approvisionner en eau potable et en bois de chauffage. Il y avait environ 200 soldats et officiers qui surveillaient le site. En janvier 1917, les derniers prisonniers sont transférés dans un autre camp d’internement, soit celui de Kapuskasing.

Photo : Vue du coeur du camp de détention de Spirit Lake avec son champ de parade et le lac des Esprits en arrière-plan

Source : Bibliothèque et Archives Canada/ Collection R. Palmer/ 3258055